Ce fameux “plafond de verre” trouve des facteurs d’explication multiples. De manière générale, les hauts potentiels sont détectés vers 30 ans, âge de la maternité. Ensuite, les femmes cumulent les “emplois” (au bureau, mais aussi à la maison et auprès des enfants), ce qui, au regard d’une hiérarchie encore très masculine, s’avère souvent incompatible avec la promotion des carrières vers des postes à responsabilité.
Enfin, moins attachées au pouvoir que les hommes, les femmes sont aussi moins franchement stratèges dans la construction de leur carrière. Sur un CV, elles feront souvent preuve d’une modestie hors de propos. En entretien annuel, elles vont davantage souligner leurs potentiels d’amélioration.
Les femmes, expertes des séminairesCe moindre souci de la posture personnelle devient un atout dans le fonctionnement d’un séminaire, où l’esprit d’équipe est par excellence requis. « Les femmes sont dans l’ensemble plus attentives au collectif, plus perméables à la dimension transversale du groupe. Elles ont une vision plus systémique et moins séquencée du management », souligne Danièle Ruffet, executive coach.
Moins frontales que les hommes, les femmes font également de bonnes négociatrices, plus à même de faire un pas de côté pour parvenir à un consensus. « Elles vont sans doute se concentrer plus facilement sur l’essentiel, c’est-à-dire sur ce que chacun peut retirer du compromis », poursuit Danièle Ruffet. Sans pour autant éluder les débats, bien au contraire. Moins “politiques”, les femmes, loin de considérer pour acquises par principe les hypothèses de travail qu’on leur soumet, vont facilement les challenger, les questionner sous tous les angles pour trouver des réponses plus adaptées à une réalité donnée.
Enfin, moins sensibles aux codes statutaires et aux frontières institutionnelles, les femmes vont peut-être tirer davantage parti des potentiels relationnels d’un séminaire, « occasion unique de créer une zone grise entre le professionnel et le personnel, où se créent des liens inédits et souvent structurants », remarque Danièle Ruffet.